6ème édition

La santé, moteur d'innovations
du Bâtiment

Le 15 juin 2017, à Paris,
Cité des sciences et de l’industrie

Les posters

Tous les posters se trouvent dans le Book 2017 à partir de la page 30.

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Effets des polluants environnementaux sur des épithéliums humains

Sophie
ACHARD

Maître de conférences en toxicologie environnementale au Laboratoire de santé publique et environnement de la Faculté de pharmacie de Paris, Université Paris Descartes. Elle évalue les effets cellulaires et moléculaires de la pollution de l’air intérieur.

Ses recherches utilisent des épithéliums humains reconstruits (modèle 3D) d’origine respiratoire (nasale, bronchique, alvéolaire), oculaire (conjonctivale) et cutanée (épiderme) pour étudier l’impact des expositions longues et répétées aux polluants gazeux et particulaires  rencontrés dans l’air intérieur et extérieur.

En évaluant la réponse cellulaire (inflammation, stress oxydatif, viabilité, ….) et tissulaire (intégrité, modification structurale, remodelage…), elle apporte un éclairage toxicologique aux données épidémiologiques de la cohorte PARIS (Pollution and Asthma Risk: an Infant Study) qui étudie, sous la direction du Pr. Isabelle Momas, de la Faculté de pharmacie de Paris, l’influence de l’environnement sur la santé respiratoire de 3 840 nouveau-nés parisiens, recrutés entre février 2003 et juin 2006 et suivis de la naissance jusqu’à l’adolescence.

Résumé

Le lien entre des polluants de l’air intérieur et la prévalence accrue de certaines pathologies respiratoires est révélé par les études épidémiologiques.

Pour apporter une plausibilité biologique aux observations épidémiologiques et évaluer la contribution des polluants environnementaux sur l’inflammation pulmonaire, des modèles in vitro, qui se rapprochent des conditions réelles de vie, permettent d’étudier l’impact cellulaire et moléculaire de l’exposition chronique à de faibles doses de divers polluants.

Pour cela, il est d’abord nécessaire de générer des atmosphères contrôlées qu’elles soient gazeuses, particulaires ou constituées d’un mélange complexe. Ensuite, il faut établir un contact direct entre les polluants et les cellules cibles de l’arbre respiratoire (alvéolaires, bronchiques et nasales) en les exposant en interface air-liquide.

Le modèle in vitro utilisé permet de recréer un environnement tissulaire proche des tissus in vivo par la présence de cellules ciliées et sécrétrices de mucus. Il s’agit du modèle MucilAir™, épithéliums humains reconstruits à partir de cellules primaires nasales, bronchiques ou alvéolaires. Les marqueurs d’effets analysés sont la viabilité et l’intégrité tissulaire, la réponse inflammatoire, le stress oxydatif…

Prometteur, notre modèle d'exposition a été appliqué à des modèles d’épiderme humain reconstruit et de surface oculaire pour évaluer, respectivement, le vieillissement prématuré de la peau et la sécheresse oculaire.

Durabilité des dispositions constructives visant à limiter les transferts vers l’air intérieur des pollutions résiduelles volatiles des sols – Projet BATICOV

Sylvie
TRAVERSE

Directrice de projet au sein du Département Recherche & Développement de BURGEAP. Expert sur la question des pollutions volatiles et de leurs transferts vers l’air intérieur, elle coordonne et participe à des projets, en particulier sur des développements méthodologiques et d’outils sur les thématiques de la qualité de l’air intérieur, des pollutions des sols et des risques sanitaires. Elle intervient par ailleurs en expertise sur des missions commerciales (diagnostics, modélisation, risques sanitaires, risques éco systémiques).

Elle coordonne le projet BATICOV

Résumé

Le projet BATICOV (2015-2017) vise à promouvoir l’efficacité de dispositions constructives déployées sur les bâtiments en présence de pollutions volatiles dans les sols. Le projet est cofinancé par l’ADEME coordonné par BURGEAP et fait intervenir des partenaires institutionnels (INERIS et CSTB), des juristes (Cabinet Brun Cessac et Associés), une psycho-sociologue (Aimée CASAL) et un bureau d’étude spécialisé dans les démarches HQE (TERAO) et la métropole de Lyon.

De tels dispositifs sont utilisés pour maîtriser des pollutions résiduelles que ce soit en complément d’actions sur les sources (dépollution) ou en préventif (notamment pour des bâtiments neufs). 

Les objectifs du projet BATICOV sont :

  • d’établir le panel des dispositifs d’ores et déjà mis en œuvre,
  • identifier les éventuels freins et leviers permettant de déployer ces dispositifs et de garantir une efficacité pérenne de ce type de mesure de gestion. Les verrous étudiés sont entre autres : a) la perception et la compréhension des exigences vis-à-vis des transferts pour les différents acteurs, b) la responsabilité juridique qui leur incombe et c) l’ensemble de la chaîne de communication associée
  • de proposer des éléments concrets à intégrer dans les missions techniques (dimensionnement, mise en œuvre, réception, entretien et maintenance…), dans  la communication et la contractualisation (responsabilités). Ces éléments seront différenciés pour les différents acteurs (maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, bureaux d’étude, entreprises, exploitant) et les différents dispositifs.

Le nez humain, un capteur efficace de l’environnement odorant extérieur et intérieur

Karine
PIERRE

Diplômée du Master RISEB unique en France, sur le risque en santé dans l’environnement bâti » et d’un Diplôme de Recherche Technologique portant sur l’analyse de cycle de vie des matériaux et du bâtiment.

Depuis 2014, Karine Pierre a rejoint Air Pays de la Loire, association agréée pour la surveillance de la qualité de l’air, comme ingénieure d’études sur la thématique de la qualité de l’air intérieur et des odeurs selon la méthode du langage des nez®.  En charge des réponses aux appels à projets études et recherche, elle participe au développement d’Air Pays de la Loire sur les sujets d’innovation. 

Résumé

Depuis mai 2015, Air Pays de la Loire mène avec l’appui de la société Osmanthe un programme innovant de détection des odeurs dans un environnement industriel odorant dans la région des Pays de la Loire (Basse-Loire) du fait de la présence d’une raffinerie, d’usines de production d’engrais, de trituration de tourteau de colza, d’une station d’épuration, etc..

Particularité de ce projet ? Le langage des nez®

Les relevés se font grâce à des nez humains, plus performants que des machines. Quinze bénévoles volontaires et habitant dans cet environnement sont préalablement formés.

La méthode du langage des nez® est reconnue pour :

  • analyser objectivement une situation odorante (classification selon des notes odorantes et une intensité associée),

  • établir des liens entre les odeurs et les sources responsables de ces gênes,
  • agir au niveau des sites contributeurs.

Collectivités, industriels, et riverains ont participé activement au projet la première année: 5300 données olfactives ont été recueillies par les bénévoles et traitées par Air Pays de la Loire.

Des actions correctives facilitées

Les premiers résultats ont permis aux industriels d’agir spontanément à la source des nuisances pour diminuer le nombre de plaintes, notamment en analysant les odeurs dites « gênantes », correspondant à 6% des perceptions.

Des occupants observateurs et acteurs

Complémentaire aux méthodes traditionnelles, la mise en place de ce programme a permis d’identifier des leviers pour agir et prévenir les odeurs en air intérieur.
Sans prérequis physiologiques, experts de la qualité de l’air et occupants des bâtiments peuvent devenir acteurs et ainsi agir sur les sources des gênes qu’ils observent au quotidien.

Impact de la phase CHAntier sur la Qualité de l’Air Intérieur – Premiers résultats du projet ICHAQAI

Charline
DEMATTEO

Ingénieur diplômée  de l’Ecole Centrale de Nantes et de l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique, Charline DEMATTEO est chef de projet depuis 10 ans dans le département Bâtiment Durable du bureau d’études INDDIGO, et référente sur les thèmes de la santé environnementale. Elle mène des missions de conseil et d’ingénierie auprès de maîtres d’ouvrage et d’architectes sur les questions de performance énergétique, de santé et de confort. Depuis 2007, elle est intervenue sur de nombreux projets de construction ou de rénovation, et notamment sur des bâtiments dédiés à la petite enfance et aux personnes âgées. Elle anime des formations et coordonne des projets de R&D portant sur la qualité de l’air intérieur, dont le projet ICHAQAI (Impact de la phase CHAntier sur la Qualité de l’Air Intérieur).

Résumé

Le projet ICHAQAI résulte d’une prise de conscience des difficultés de terrain sur les chantiers de construction et de rénovation, pour assurer un bon niveau de qualité de l’air intérieur en phase d’exploitation. En effet, si les produits de construction disposent désormais d’un étiquetage obligatoire sur leurs émissions de COV (composés organiques volatils), on peut s’interroger sur l’impact des modalités de stockage des matériaux (exposition à l’humidité, aux poussières, à divers COV), sur les émissions et interactions des produits utilisés pour la pose (dont les composés organiques semi-volatils COSV), ainsi que sur les processus de mise en œuvre  (prise en compte du temps de séchage du béton notamment).

Face à ces constats, le bureau d’études INDDIGO s’est entouré de l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP), du LERES (Laboratoire d’Etude et de Recherche en Environnement et Santé), de l’AQC (Agence Qualité Construction) et du cabinet INTECO qui réalise des missions d’OPC (Ordonnancement, Pilotage et Coordination), de manière à approfondir le sujet dans le cadre de l’appel à projets CORTEA 2015 piloté par l'ADEME.

Le projet ICHAQAI a pour objectif d’améliorer les connaissances, avec la recherche de facteurs de pollution en cours de chantier. Pour cela, des mesures de qualité de l’air ont été réalisées tout au long de deux chantiers de construction neuve. ICHAQAI a également pour objectif d’apporter des solutions concrètes aux professionnels de la construction. Aussi, le projet se clôturera en 2018 avec la production d’un guide de bonnes pratiques et des actions de diffusion.

PROMEVENT. Amélioration des protocoles de mesures des systèmes de ventilation résidentiels.

Adeline
Mélois

Chef de projet Perméabilité à l'air et Ventilation des bâtiments au Cerema. Après un diplôme d'ingénieur (ENTPE), un master de rechercher (MEGA - INSA de Lyon) et un master professionnel (RISEB - ISSBA), elle intègre en 2013 l'équipe Maîtrise de l'Énergie et des Transferts d'Air dans les bâtiments du Cerema Centre-Est. Après avoir participé au projet de recherche VIA-Qualité, coordonné le projet Promevent et animé le club ventilation (réseau de travail national piloté par le DHUP), elle est dorénavant impliquée dans les travaux de normalisation français et européens sur la ventilation, et réalise une thèse de doctorat au sein du laboratoire de Tribologie et Dynamique des Systèmes (Lyon).

Résumé

Promevent (2014-2017) est un projet de recherche multi-partenarial dont l'objectif était d'uniformiser et d'améliorer les pratiques terrain pour réaliser des diagnostics des systèmes de ventilation mécanique en résidentiel. À partir de l'étude des référentiels existants, des campagnes terrain et en laboratoire et des analyses de plusieurs centaines de résultats de mesure, les partenaires du projet ont rédigé le protocole Promevent, qui détaille les étapes d'un diagnostic : la pré-inspection, les vérifications fonctionnelles, les mesures fonctionnelles aux bouches et les mesures de perméabilité à l'air des réseaux. Ce protocole est complété par le Guide d'accompagnement du protocole. Ces deux outils, en accès libre, deviennent peu à peu la référence pour la réception des systèmes de ventilation mécanique en résidentiel.

MESQUALAIR. Efficacité énergétique en Suisse Romande – quel impact sur la qualité de l’air intérieur ?

Vincent
PERRET

Hygiéniste du travail et toxicologue, Vincent PERRET est le co-fondateur de la société de services TOXpro SA spécialisée en toxicologie industrielle et indoor, située à Genève (Suisse). Le développement de moyens d’évaluation des risques d’expositions (badges de prélèvements passifs pour COV, tests de biologie cellulaire reporter-gene pour les mesures des activités hormonales dans les poussières domestiques, etc) fait partie de ses activités et centre d’intérêt. Vincent PERRET a participé au projet Mesqualair afin de fournir le support nécessaire à l’évaluation des concentrations ambiantes de COV et aldéhydes dans les habitations.

Résumé

MESQUALAIR (2013-2016) est un projet collaboratif de recherche mené par le Centre romand de la qualité de l’air intérieur et du radon (croqAIR) de la Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg (HEIA‐FR), soutenu par le Pôle scientifique et technologique du canton de Fribourg (PST‐Fr), l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) ainsi que plusieurs autres partenaires économiques.

Au cours de trois campagnes de mesures successives, 650 maisons individuelles ont été sondées. Dans chacune d’elles une mesure du gaz radioactif radon a été effectuée. Les résultats démontrent une très forte empreinte de la géologie que la maison soit neuve (Minergie) ou rénovée mais plus encore lorsqu’il s’agit de rénovation énergétique. Certaines caractéristiques comme l’âge ou la présence d’une cave en terrain naturel sont aussi très impactantes. De même, plus on a de surfaces en contact avec le terrain, plus le risque est réel d’avoir du radon dans le bâtiment et cela d’autant plus en zone à fort risque d’émanation. L’absence de tout système de ventilation (VMC) dans bon nombre de maisons rénovées est également un facteur aggravant. 11% des maisons étudiées dépassent la future valeur de référence de 300 Bq/m3 qui sera appliquée en Suisse dès le 01.01.2018. Parmi elles quelques‐unes sont des maisons neuves.

Du côté des composés organiques volatils (COV totaux) 92% des cas étudiés présentent des concentrations inférieures à la recommandation de 1 000 µg/m3 de l’OFSP et 12% dépassent le seuil de 700 µg/m3 suggéré par Minergie Eco. Le type de bâtiment influence fortement les résultats. Les bâtiments rénovés connaissent en effet 1,5 fois plus de COV que les bâtiments neufs. De même si le garage est attenant à l’habitation, les mesures révèlent 2 à 3 fois plus de BTEX. Ces valeurs demeurent cependant inférieures aux seuils recommandés par le label GI (Label pour un bon climat intérieur).

Des moisissures se développent aussi dans ces bâtiments, plus nombreuses et plus diverses et de manière plus globale dans l’espace de vie dans les maisons rénovées alors que dans le neuf, on les retrouve plutôt au sous‐sol ou dans les espaces de service non ventilés. Les propriétaires de maisons Minergie sont également plus inquiets que les autres et surestiment leur présence. Enfin un grand nombre de personnes ne savent pas ce qu’est une moisissure.

Pour finir, la situation évaluée dans le cadre de Mesqualair est loin d’être catastrophique mais la vigilance est de mise ! Les responsabilités sont partagées entre tous, de la conception à l’usage. Il est donc important de sensibiliser, informer et former aux bonnes pratiques dans ce domaine afin de garantir un air sain et la durabilité du parc bâti.

Adresse de correspondance : joelle.goyette@hefr.ch

JURAD-BAT. Renforcer la collaboration transfrontalière et le partage de compétences en matière de gestion du risque radon dans les bâtiments de l’Arc jurassien

Pascal
DOREMUS

Géologue de la radioactivité naturelle, Pascal DOREMUS a passé plusieurs années en Belgique comme chercheur puis au sein de deux bureaux d’étude dédiés à l'environnement. Il a intégré l’IRSN en 2004 et y est, depuis, passé par différents services de la radioprotection opérationnelle à la gestion de crise, à l’analyse de risques radiologiques. Entre temps il est intervenu comme formateur dans le cadre de formation radon à destination des professionnels. Depuis 2013 il est affecté au Bureau de l'ouverture à la société (BOS) dont la vocation est notamment de servir d'interface entre l'IRSN et la société civile et d'accompagner des projets qui touchent aux compétences de l'IRSN (radioprotection et sûreté nucléaire). Il est en charge de projets qui traitent de la gestion de la problématique radon et de la radioprotection dans plusieurs régions françaises.

Résumé

Ce projet INTERREG France-Suisse a vu le jour en septembre 2016 pour une période de trois ans. Il est le fruit d’une collaboration soutenue de longue date entre la démarche pluraliste radon de Franche-Comté et les autorités suisses en matière de radioprotection. Porté par l’Université de Bourgogne-Franche-Comté et la Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg, il est le résultat d’un consortium incluant 23 institutions, organismes et entreprises partenaires.

Le but est de développer une plateforme transfrontalière pour favoriser la mise en commun, le partage d’expériences et de compétences ainsi que la formation des professionnels de la construction mais aussi pour aider les collectivités territoriales dans leur gestion du risque radon. Ce traitement du risque s’intègre plus globalement dans une démarche de santé publique au sein des bâtiments de l’Arc jurassien en considérant la qualité générale de l’air intérieur à l’heure des économies d’énergie dans le bâtiment. Il est attendu que les compétences conjointes de la France et de la Suisse servent de socle à la création d’un outil d’aide à la décision à destination des élus et des administrations, des collectivités publiques territoriales, des professionnels du bâtiment comme des particuliers.

Pour atteindre ces objectifs, la plateforme JURAD-BAT se fixe de diffuser durablement des informations et de la connaissance de manière différenciée et hiérarchisée selon le public cible. Pour la construire et répondre au mieux aux attentes et besoins des partenaires et futurs utilisateurs, une phase de co-construction sera mise en œuvre avec des représentants des professionnels et des collectivités territoriales concernées dans le but d’élaborer avec eux le cahier des charges de la plateforme.

Au préalable, un état des lieux de la règlementation en vigueur dans l’un et l’autre pays ainsi que son application aux différentes échelles régionales, mais aussi un état des modalités de gestion et des démarches déjà entreprises de part et d’autre de la frontière ont été réalisés. Ce travail indispensable permet de révéler toute la richesse de la différence ainsi que la complémentarité ou non des approches nationales et locales de gestion du risque lié au radon des deux pays et de leur évolution dans le temps. Les enjeux de cette première étape du projet ne sont pas négligeables. Ils seront mis en avant à l’occasion de cette présentation.

A Lab in the Air

Anne
BERLANCOURT

Titulaire d’un Diplôme d’Ingénieur Civil (ESTP) et d’un MS Environmental Engineering de UC Berkeley, elle a également suivi une formation à la Stanford Design School. Elle a une expérience de 25 ans dans le domaine de l’élaboration et de l’accompagnement de stratégies environnementales publiques et privées et de l’innovation, tant d’un point de vue technique que d’un point de vue stratégique. Elle a travaillé en France, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, et effectué plusieurs missions à l’international. Elle a fondé et gère a Lab in the AIR, un fab lab d’entreprise dédié à la qualité de l’air.

Résumé

Né d’une réflexion stratégique sur l’évolution du métier des AASQA face aux enjeux émergents dans les grandes politiques de l’air et du climat, « a Lab in the AIR » est un « tiers lieu », qui vise, aussi bien en interne qu’auprès des parties prenantes, à :

  • Favoriser la culture de l’innovation et donner le goût d’entreprendre ;
  • Développer des processus d’innovation et de tests s’appuyant sur le design thinking, le prototypage, et l’évaluation des impacts ;
  • Susciter l’engagement citoyen ;
  • Donner aux acteurs économiques l’accès à une structure, aux données et à la visibilité qui faciliteront leur croissance.

A Lab in the AIR est une société coopérative d’intérêt collectif construite sur le modèle des fab labs : les fab labs sont des ateliers Hi-Tech ouverts qui permettent le développement et la production « sur mesure » d’objets, biens et services que les technologies industrielles classiques ne permettent pas de créer. Ils permettent de mettre en place des processus de prototypage rapide, et d’engager les utilisateurs à travers la co-création de solutions. Les fab labs sont organisés en un réseau mondial de laboratoires locaux, animés par la FabFoundation.

Les activités du Lab in the AIR sont organisées autour de plusieurs programmes :

  • Le Lab Digital est un espace digital d’expérimentation, de collaboration et d’innovation centré sur la donnée environnementale. La QAI s’y décline notamment à travers le projet « 4e Espace », co-construit dans le cadre de l’association Fab&Co des fab labs pro français : un travail sur la représentation de l’espace et de l’air à travers le digital, le réel et le maquettage dans l’optique de développer des techniques de gestion intelligente des bâtiments.
  • Le Lab des Usages « la qualité de l’air comme usage », qui vise à travailler avec des professionnels métier et des citoyens pour co-penser des manières d’intégrer la qualité de l’air dans leur quotidien.
  • Le Think Tank « Topos, Topics », qui s’interroge sur les processus cognitifs et leurs rapports avec les espaces.
  • L’ouverture du Fab lab au grand public et l’organisation d’ateliers thématiques.

Complémentarité maîtrisée entre systèmes d’aération et de ventilation mécanique au service de la qualité de l’air – expérimentation dans une école maternelle en Normandie

Nicolas
DUPIN

Responsable Bâtiments Durables au sein de l’équipe Bâtiments Durables et Relations Institutionnelles de VELUX France. Il a participé à différents projets de recherche internationaux ou européens sur le confort de vie dans l’habitat, notamment sur les sujets de qualité d’air, de modélisation de la ventilation naturelle et de maîtrise du confort d’été.

Ses principaux travaux de recherche ont été menés en partenariat avec l’Ecole des Mines de Paris (AIVC 2012, AIVC 2013 et WSB 2014) et le CEA-INES, et visaient à comprendre, modéliser et valider les modèles de prise en compte de la ventilation naturelle pour sa contribution au renouvellement d’air intérieur et à l’amélioration du confort d’été en maison individuelle.

Les enseignements de ces travaux ont permis d’intégrer des modèles fiables de prise en compte de la ventilation naturelle dans les outils de conception des bâtiments, et pourront à l’avenir faciliter le travail des architectes et ingénieurs, dès les premières esquisses d’un projet, en prévoyant une complémentarité entre ventilation mécanique et ventilation naturelle pour l’amélioration du confort de vie des occupants.

Résumé

La complémentarité intelligente, maîtrisée et temporisée entre une ventilation mécanique et une ventilation naturelle permet d’atteindre une bonne qualité de l’air intérieur sans déperditions d’énergie. Des séquences programmées, courtes et ponctuelles d’aération naturelle, indépendantes des aléas de l’humain, permettent d’anticiper le rythme de vie des bâtiments.

C’est ce que VELUX France a cherché à prouver en menant en 2016 une expérimentation sur l’amélioration et le suivi de la qualité de l’air intérieur dans l’école maternelle de Marcey-les-Grèves (50).

Cette expérimentation a été menée en anticipation des dispositions du décret du 17 août 2015 qui oblige les collectivités et municipalités à évaluer les moyens d’aération et de ventilation des établissements scolaires et à mettre en œuvre, avant le 1er janvier 2018, un programme d’actions de prévention.

L’expérience et la campagne de mesures se sont déroulées sur une extension neuve de l’école, sur laquelle des fenêtres de toit motorisées VELUX INTEGRA®, pilotées par la commande tactile VELUX INTEGRA®, avaient été installées.

Les résultats ont démontré la pertinence de la complémentarité entre ventilation mécanique et ventilation naturelle pour garantir une bonne qualité de l’air au fil des journées scolaires (en présence d’un système de ventilation mécanique performant installé dans l’école). Parallèlement, l’ouverture ponctuelle et automatique des fenêtres de toit aux moments-clés s’est avérée très efficace pour écrêter les pics de pollution.

  • 10 minutes d’ouverture automatique des fenêtres de toit :
              
    • le matin avant l’arrivée des enfants, suffisent pour purger les Composés Organiques Volatils (COV) accumulés pendant la nuit ;
              
    • dans la journée pendant les récréations et la pause déjeuner, elles permettent en moyenne de réduire d’au moins 30% les teneurs en CO2 liées à l’occupation humaine, pour ramener la qualité de l’air à son bon niveau (en dessous du seuil de CO2 de 1 000 ppm recommandé depuis 1858 par Max von Pettenkofer et inscrit dans le Règlement Sanitaire Départemental type (Art.64).
  • 1,5 degré correspond à la baisse éphémère moyenne de la température intérieure, en hiver, mesurée durant une séquence d’aération de 10 minutes.


  • 15 minutes de fermeture des fenêtres de toit suffisent pour regagner ces 1,5 degrés et offrir la plage de confort thermique normalisée (Norme NF EN 15251- Températures intérieures recommandées en écoles maternelles. Niveau I élevé attendu : 19-21°C) aux enfants à leur retour dans les salles de classe.

Mesure de l’impact des activités quotidiennes sur la QAI dans différentes écoles

Stéphanette
ENGLARO

Titulaire d’un Doctorat en sciences de la vie, a plusieurs années d’expérience dans la recherche ayant réalisé 2 post-doctorats respectivement en tant que chargée de recherche dans une start-up de l’agriculture raisonnée, puis en chimie analytique des polluants de l’air sur le projet de création de l’entreprise In’Air Solutions.

Également titulaire d’un Master en Ingénierie de projets Innovants, elle possède une double compétence en sciences et en entreprenariat.

Basée à Strasbourg, elle dirige, depuis sa création, l’entreprise In’Air Solutions.

 « Je suis animée d’une volonté enthousiaste de contribuer à l’amélioration de notre environnement, et In’Air Solutions ne cessera de proposer des outils fiables et adaptés, dans son domaine d’expertise, pour répondre au mieux aux besoins. »

Résumé

On peut bien « imaginer » la contribution de telle action ou de tel matériau sur la qualité de l’air intérieur, mais rien de mieux que d’acquérir des certitudes sur la réalité pour engager des actions adaptées.

Le poster présenté par In’Air Solutions met en lumière les effets d’actions du quotidien sur la qualité de l’air intérieur dans différentes écoles. Les mesures ont été réalisées avec les analyseurs innovants commercialisés par In’Air Solutions pour la mesure continue et sur le terrain notamment de deux polluants majeurs faisant l’objet d’un diagnostic obligatoire, le Formaldéhyde et le Benzène.

Les informations récoltées au cours de ces campagnes terrains nous éclairent sur les effets de nos actions et habitudes sur la qualité de notre air intérieur. Et nous en discuterons avec plaisir autour de notre poster !

ERS nano. Construction d’une démarche d’évaluation des risques sanitaires adaptée aux produits contenant des nanomatériaux

Anthony
CADENE

Titulaire d’un doctorat en chimie-physique (Université Pierre et Marie Curie, Paris 6) et hygiéniste du travail et de l’environnement (Cnam), Anthony Cadène rejoint l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) en 2009 après plusieurs années d’expertise scientifique au sein d’un bureau d’études spécialiste des problématiques de santé environnementale.

Chef de projets scientifiques au sein de la direction de l’évaluation des risques (DER) de l’Anses, il coordonne et participe à de nombreux travaux d’expertise de l’agence sur la thématique de l’évaluation des risques liés aux nanomatériaux, en particulier sur des développements méthodologiques adaptés à ces problématiques. Il a notamment participé à la coordination scientifique de l’Action conjointe Européenne Nanogenotox (2010-2013).

Résumé

L’évaluation des risques liés aux nanomatériaux est actuellement dominée par de fortes incertitudes scientifiques qui ne seront pas résolues à moyen terme. La gestion des risques liés aux nanomatériaux ne peut aujourd’hui s’appuyer que sur l’interprétation de données parcellaires. Or, des produits de consommation courante contenant des nanomatériaux (nano-produits) sont déjà présents sur le marché français, dont des applications destinées aux bâtiments (ciments photocatalytiques, vitres hydrophobes, etc.).

Dans ce contexte, l’Anses a proposé d’explorer une solution méthodologique à cette problématique via la construction d’une démarche d’évaluation pragmatique des risques applicable aux nano-produits permettant d’intégrer les signaux disponibles (danger, exposition), de les interpréter et de proposer des niveaux d’exposition, de danger ou de risque associés à un indice de confiance (degré de pertinence). Un groupe de travail a été créé pour effectuer ces travaux et un rapport a été publié à ce sujet en avril 2015.

L’utilisation de la méthode ainsi produite comme outil de test rapide (screening) peut servir à orienter la prévention des risques sanitaires sur des types d’actions appropriées qui pourraient être par exemple :

  • la priorisation des produits nécessitant des évaluations approfondies ;
  • la détermination de ceux pour lesquels des données supplémentaires (recherche) sont absolument nécessaires ;
  • des recommandations de gestion (interdiction, restriction d’usages particuliers, etc.).

Un exemple d’évaluation est développé sur un cas fictif d’utilisation d’un ciment photocatalytique (fabrication d’une dalle par un particulier).