Maître de conférences en toxicologie environnementale au Laboratoire de santé publique et environnement de la Faculté de pharmacie de Paris, Université Paris Descartes. Elle évalue les effets cellulaires et moléculaires de la pollution de l’air intérieur.
Ses recherches utilisent des épithéliums humains reconstruits (modèle 3D) d’origine respiratoire (nasale, bronchique, alvéolaire), oculaire (conjonctivale) et cutanée (épiderme) pour étudier l’impact des expositions longues et répétées aux polluants gazeux et particulaires rencontrés dans l’air intérieur et extérieur.
En évaluant la réponse cellulaire (inflammation, stress oxydatif, viabilité, ….) et tissulaire (intégrité, modification structurale, remodelage…), elle apporte un éclairage toxicologique aux données épidémiologiques de la cohorte PARIS (Pollution and Asthma Risk: an Infant Study) qui étudie, sous la direction du Pr. Isabelle Momas, de la Faculté de pharmacie de Paris, l’influence de l’environnement sur la santé respiratoire de 3 840 nouveau-nés parisiens, recrutés entre février 2003 et juin 2006 et suivis de la naissance jusqu’à l’adolescence.
Résumé
Le lien entre des polluants de l’air intérieur et la prévalence accrue de certaines pathologies respiratoires est révélé par les études épidémiologiques.
Pour apporter une plausibilité biologique aux observations épidémiologiques et évaluer la contribution des polluants environnementaux sur l’inflammation pulmonaire, des modèles in vitro, qui se rapprochent des conditions réelles de vie, permettent d’étudier l’impact cellulaire et moléculaire de l’exposition chronique à de faibles doses de divers polluants.
Pour cela, il est d’abord nécessaire de générer des atmosphères contrôlées qu’elles soient gazeuses, particulaires ou constituées d’un mélange complexe. Ensuite, il faut établir un contact direct entre les polluants et les cellules cibles de l’arbre respiratoire (alvéolaires, bronchiques et nasales) en les exposant en interface air-liquide.
Le modèle in vitro utilisé permet de recréer un environnement tissulaire proche des tissus in vivo par la présence de cellules ciliées et sécrétrices de mucus. Il s’agit du modèle MucilAir™, épithéliums humains reconstruits à partir de cellules primaires nasales, bronchiques ou alvéolaires. Les marqueurs d’effets analysés sont la viabilité et l’intégrité tissulaire, la réponse inflammatoire, le stress oxydatif…
Prometteur, notre modèle d'exposition a été appliqué à des modèles d’épiderme humain reconstruit et de surface oculaire pour évaluer, respectivement, le vieillissement prématuré de la peau et la sécheresse oculaire.